Je lis souvent des avis critiques sur Emmanuel Carrère. Le choix du thème de ses romans est dérangeant. Son style parait parfois obscur ou prétentieux.
Moi je suis de ceux à qui il plait, sans trop comprendre pourquoi mais immanquablement. Je n'ai jamais pu rester de glace en côtoyant ses personnages.
J'ai aimé son récit autobiographique "Un roman russe". J'ai aimé connaître un peu plus, l'homme qui est derrière ses livres.
Avant je me disais qu'il lui fallait beaucoup de talent pour les écrire avec tant d'intensité, maintenant je sais que sa souffrance exacerbe cette capacité.
De nombreux lecteurs ont jugé son texte égocentrique (ceci dit quoi de plus normal pour une autobio!), narcissique, impudique et vulgaire.
Moi, j'ai lu le journal d'un homme tourmenté qui, à plus de 40 ans, est oppressé par un secret de famille et qui, pour briser une lignée de détresse, va se battre en utilisant ses mots comme des armes.
Moi, j'ai lu le journal d'un fils aimant tant sa mère qu'il prend le risque de la perdre pour essayer de la rendre libre.
Je pense que "Un roman russe" est de ceux dont on peut penser "C'est tout ou rien".
Moi "C'est tout".
Le post de Laure raconte très bien comment on peut tout autant détester qu'aimer ce livre.
Caro[line] et Hervé ont été remués comme moi, Moustafette, elle, fait partie du clan des "C'est rien".
Mais Katell et Sylire prouvent qu'il peut y avoir, malgré tout, quelques avis mitigés.
Jules et Benoit ont eu envie de lire ses fictions après ce livre. Pas si antipathique que ça finalement cet homme-là...
Edition POL
Crédit couverture: Edition POL et FnacFr