8 juin 2006
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Noêlle Chatelet est un écrivain que j’admire beaucoup : son écriture toute de délicatesse, de sensibilité me touche énormément. Et ce n’est pas avec ce roman que je vais changer mon opinion, même s’il ne détrône pas « La courte échelle » ou la « Trilogie des couleurs » dans le classement de ses romans que je préfère.
Denise naît hermaphrodite. Au moment, de la puberté son corps se met à « devenir fou ». Caractères sexuels féminins et masculins se disputent le droit d’exister. Et l’enfant devient un « monstre ».
Cette dualité sexuelle qui fait souffrir jusqu'à la folie est sans doute le thème principale de ce récit, mais pour moi, c'est plutôt un réquisitoire pour la tolérance de la différence. Quand le corps humain n’est pas dans la norme, le regard des autres est pesant, intransigeant et dédaigneux. Tant pour la personne que pour sa famille. Et comme l’écrit si bien Noêlle Chatelet, non seulement cette discrimination fait souffrir mais donne aussi envie à l’autre de s’isoler : « La normalité des autres est fatigante quand on est différent, au point de ne plus vouloir faire d’efforts, au point de parfois rêver de ne plus vivre qu’avec ceux qui se ressembleraient… » C’est vraie que c’est un "archétype bateau" mais il est bon de se la répéter régulièrement !
Tout au long de cette lecture, j’ai pensé à « Mon corps en désaccord » d’Anne Zamberlan qui m’avait beaucoup émue. Son obésité l’isolait de la société, et elle n’était que souffrance. Je l'ai lu il y a très longtemps et depuis je n'ai plus jamais regardé une femme forte sans penser à elle.
Bref, avec « La tête en bas » beaucoup de sujets de réflexions nous sont offerts, et c’est bien de les saisir !
(Points)