Je ne connaissais pas Louise Desbrusses : jamais lu, jamais entendu parler...
Je l'ai découvert grâce au comité de lecture de la médiathèque.
C'est l'histoire d'un déjeuner dominical...
Une femme fête ses 60 ans. Elle et son mari réunissent toute leur famille.
L'un des fils a épousé une femme "pas du même rang".
Jamais cette bru ne fut acceptée. Pas plus que les jumelles nées de cette union.
Adultes, ces dites jumelles expriment leur propre mépris au clan paternel.
Le titre de ce livre a de quoi surprendre, mais très vite on le comprend.
La vie familiale n'est que guerre, batailles sans pitié livrées à coup de moqueries, mesquineries.
Chacun doit être un soldat jouant son rôle.
Ou alors ce n'est qu'un lâche. Qui doit assumer les conséquences de sa faiblesse: mise en quarantaine, harcèlement psychologique. Qui doit en subir les séquelles: effacement de la personnalité, trouble de l'alimentation.
Et si la solution, pour sortir vainqueur du conflit, était de casser la spirale du mépris?
Ce roman est très, très difficile. Il le sera, sans doute, plus au moins suivant l'écho qu'il trouvera en vous. Mais dans tous les cas, je ne pense pas qu'il puisse laisser indifférent.
Sa construction même est difficile. Aucun prénom, juste des surnoms. Des phrases pleines de répétitions ou au contraire très courtes, claquantes. Cependant, rien de rédhibitoire dans ce style d'écriture particulier: j'ai vite pris la gymnastique d'esprit adéquat, et adopté le rythme de lecture imposé.
Ma lecture n'a, quand même, pas été entièrement sombre.
Certaines descriptions grinçantes du repas allègent le récit. Il est de ces caricatures qui font sourire. Quand on les a vécues. Quand on a décidé de ne plus jamais les vivre.
Louise Desbrusses viendra parler de son livre, le 28 avril, à la médiathèque. Je suppose que vous imaginez mon impatience...
Editions POL
Crédit couverture: Editions POl et Fnac.fr (attention de ne pas lire leur "Note de l'éditeur" qui révèle la fin! Alors que les dernières pages offrent une réelle tension, un bon suspense, je trouve ça lamentable.)