Au début, j'ai savouré chaque seconde de mon bonheur, sans avoir envie de le partager.
Egoïste?
Plutôt un joli cadeau que j'offrais à cette femme qui a fini l'éducation de ses enfants, qui pendant des mois et jusqu'à en avoir mal quelquefois, a rêvé d'une autre vie. De celle où le silence et les grands espaces qui lui sont nécessaires, voir vitaux, peuvent se cueillir en quelques pas.
(Il faut bien aussi avouer une grosse flemme et des heures de farniente au soleil!)
Allez, maintenant, j'ai envie de vous retrouver!
Mon nouveau salon de lecture
Je n'ai pas les mots pour décrire ce que j'ai pu ressentir les tous premiers jours ici. Une intense euphorie profonde, pure. Tellement de fois, j'avais perdu espoir. Etre parvenus au bout de notre projet m'a semblé tenir du merveilleux.
Notre vie quotidienne à la montagne s'organise doucement.
En vrac... Nous luttons, avec difficulté, contre la nonchalance qui s'installerait bien. Nous apprenons à vivre avec les orages et les coupures de courant. Nous optimisons nos déplacements. Nous avons déjà compris que, quelle que soit la chaleur de l'après-midi, dès 20h30 il faut la "p'tite laine". Nous accueillons les poules de nos voisins. Nous avons repéré les bois qui brûlent lentement pour un feu de cheminée qui dure. Nous déjeunons dehors. Nous regardons les étoiles le soir. Je papote avec ma mamie voisine. J'étends le linge dans le jardin, le ramasse tout rêche mais tout parfumé.
(Je passe volontairement sur les grosses miches de pain à griller le matin, la charcuterie de pays, les prunes du jardin, le Pélardon...histoire de vous faire croire, qu'ici, je suis devenue sage!)
Notre nouvelle vie de couple s'installe paisiblement.
Nos bureaux sont face à face. Nous nous recouchons certains matins de langueur. Nous prenons soin l'un de l'autre. Nous retrouvons nos gestes de jeunes amoureux. Le silence de nos diners au coin du feu est doux.
... mais nous ne sommes pas jeunes mariés et ce sont des heures que nous passons au téléphone avec nos enfants! Pas encore trop de blues...
Pour mon travail, j'ai laissé de côté le raisonnable.
On m'a offert un poste dans un hôpital public. Mais, sous la sécurité de l'emploi et l'assurance d'un temps plein, se cachait un planning de fous. Je ne veux plus subir mon travail. Plus jamais, je me l'étais promis.
Alors, j'ai pris l'option "Je fais ce que j'ai envie de faire et tant pis, on verra bien!". J'ai choisi de travailler pour des associations d'aide à domicile. Pas de poste ni de salaire fixes.
Je vais rencontrer les patients chez eux, sans pression. Je vais pouvoir, si ça me chante, m'attarder auprès de ceux qui en ont besoin. L'esprit des grands complexes hospitaliers n'est pas le mien. C'est aussi simple que cela.
J'ai commencé une semaine, jour pour jour, après notre arrivée. Il ne fallait pas que je prenne goût à ne rien faire!
Frédéric, lui, ne s'est vraiment arrêté que les jours de déménagement.
Voilà tout est dit... ou plutôt si peu est dit... le bonheur est difficile à retranscrire.
Je vais, tranquillement, reprendre ma vie avec vous. Patience, j'ai près de 800 billets dans mon G.R!
Ma nouvelle adresse mail est notée à droite.