Ma semaine complète de lecture a été alimentée par ce roman qu'une amie m'a prêté: ce "presque document" dénonce les déviations de l'humanitaire.
Sarah, infirmière déjà habituée des ONG, et Marc, ingénieur un peu désabusé, s'engagent comme volontaires dans une grande organisation humanitaire. Envoyés dans un état africain, au coeur d'une guerre civile, ils vont découvrir qu'être philantropes n'est pas facile. Les enjeux politiques créent de telles tensions entre le siège parisien et la mission que leurs actions deviennent laborieuses. Leur quotidien ne sera bientôt plus qu'écoeurement et découragement...
Sylvie Brunel est géographe et a présidé pendant plusieurs années, avant de démisionner, "Action internationale contre la faim". Elle connait donc bien son sujet: le fonctionnement d'une ONG. Mais attendez-vous à n'en découvrir que les côtés peu reluisants! Tout y passe: la complicité des gouvernements avec les dictateurs, les gaspillages budgétaires, les mascarades devant les reporters, le truquage de la réalité pour duper les donateurs. Les missionnaires ne sont pas épargnés non plus: ils n'ont aucun scrupule à détourner de l'argent pour de l'alcool, de la drogue ou s'offrir quelques protituées locales.
Je n'ai pas réussi à me sentir bouleversée par ce roman accusateur, moi qui habituellement suis plutôt sensible face à de tels thèmes. Les personnages n'ont aucune consistance et l'esprit de l'ouvrage est tellement critique, l'amertune de l'auteure si visible que l'intrigue ne peut pas captiver, ce qui est dommage pour un ouvrage qui se revendique fiction.
(Denoël)