Ce roman est le 4ème que je lis de Philippe Besson, mais c'est le premier qu'il a écrit. Pas étonnant que d'autres publications ont suivies: ce livre est d'une intensité rare et reflète déjà le talent de l'auteur que l'on connaît.
En opposition avec le titre, ce roman nous met en présence de 3 hommes en 1916: Vincent le narrateur, un adolescent arrogant, Arthur le jeune soldat et Marcel l'écrivain vieillissant. Les deux premiers vont vivre une histoire d'amour intense, charnelle pendant que le troisième jouera le rôle du confident.
Quelle peut être l'issue d'une relation homosexuelle le temps d'une courte permission de 7 jours? Qu'est-ce que 7 petites nuits sensuelles peuvent représenter dans une vie?
Le début de la première partie m'a semblé un peu difficile à lire, les dialogues étant présentés sous forme narrative, mais très vite l'histoire emporte, les mots trouvent le chemin du coeur. La deuxième phase, épistolaire, "repose" un peu sans perdre son intensité et la conclusion apportée par le dernier chapitre, si elle parait osée, reste crédible et nous emmène au summun du bouleversement.
Voilà comment j'ai navigué sur ces 214 pages: bousculée et relevée, puis renversée et remise à flots, puis définitivement chavirée. Tout est magnifique sous la plume de Philippe Besson: la douleur est digne, les scènes érotiques sont pudiques, l'amour d'une mère est généreux, la tolèrance devient évidente. Seules la guerre et la mort gardent leur noirceur...
Toi, Lo, qui commence juste à découvrir cet auteur, si tu savais ce qui t'attend... ;-)
(Pocket)