Quand je fouine dans les bouquineries, je choisis quelquefois des livres, sans même lire la 4ème, juste parce que je flashe sur son titre, sa couverture ou, comme pour ce roman de Bruno Tessarech, son côté délicieusement rétro...
Louis a un diplôme de lettres dont il ne sait que faire. Un ami à l'ambition politique démesurée l'emploie pour rédiger des tracs électoraux. Son talent d'écriture devient alors tellement évident qu'il est vite contacté par des hommes importants, connus et médiatiques pour les "aider" à rédiger leur biographie.
Louis devient un nègre reconnu dans le milieu de l'édition. Mais à s'approprier des vies autres que la sienne, il perd son identité...
J'ai eu l'impression de lire le témoignage d'un clown triste. Le style est plein d'humour, le regard sur le monde des best-sellers, de la politique et des médias est judicieux et pertinent. Pourtant je n'ai pas ri, comme si toute cette drôlerie était cynique, amère. L'auteur parle-t-il d'un vécu pour donner ce ton incommodant au roman? Bruno est-il un peu Louis? Je ne sais...En tout cas, ce personnage m'a, tout à la fois, fait pitié et agacée. Son inaptitude à prendre sa vie en charge tout en étant cupide ne le rend pas très attachant.
Si elle existait je classerais "La machine à écrire" dans la catégorie "j'ai aimé mais pas au point de le conseiller". Par contre, je garde en mémoire le nom de l'auteur pour son écriture fluide et son style travaillé. Dans sa bibliographie je crois, d'après le résumé, que "La femme de l'analyste" me plairait bien.
(Le dilettante)
Ce livre existe en Folio, pour ceux qui voudraient le tenter.