Je sais les polémiques qui tournent autour de Frédéric Beigbeder. Mais moi, j'ai aimé l'humour cynique de "L'amour dure trois ans", les idées pertinentes de "99 francs" et la sensibilité atypique de "Windows on the world". Je n'ai pas su résister à l'achat de son dernier roman, paru ce mois-ci.
Octave Parango est envoyé en Russie par une grande société de cosmétique pour dénicher leur prochaine effigie. Lors des castings, il lui faudrait rester intransigeant pour surtout ne pas tomber amoureux. Mais comment ne pas succomber devant tant de beautés?
Parce que j'aime le style, tout en contraste et en extrême de Frédéric Beigbeder j'aurais voulu défendre ce livre; mais je le referme dépidée et déçue.
Pourtant les premières pages m'ont immédiatement accrochée. Elles dénoncent la dictature du jeunisme et de la beauté parfaite en cours dans le milieu du mannequinat. J'ai appris avec surprise que Audrey Marnay a débuté sa carrière à 14 ans et Laetitia Casta à 15 ans. Personne ne proteste contre cette forme de "pédophilie". Bien au contraire: les hommes rêvent devant ces Lolitas longilignes. Et les achats compulsifs que les campagnes de pub provoquent chez les femmes enveniment, encore plus, le système.
Puis la suite du roman perd peu à peu tout intérêt. L'intrigue piétine, s'enlise dans les méandres de la mafia russe. S'y greffent des scènes d'orgies, de tortures qui n'apportent rien de plus. Elles m'ont donné l'impression de n'exister que pour provoquer et m'ont mise mal à l'aise. Si ça n'avait été mon admiration pour les écrits précédents de Beigbeder je n'aurais, sans doute pas, fini ce livre.
Peut-être que les inconditionnels de Bret Easton Ellis pourraient apprécier....
(Grasset)
Crédit couverture: Edition Grasset et Fnac.fr