Le mois dernier, une ancienne collègue m'a, après un délai irrespectueux, enfin rendu des livres m'appartenant. Sans doute pour adoucir quelque peu sa négligence, elle m'a offert ce roman de Milena Agus que vous êtes déjà si nombreux à avoir lu.
Une jeune femme retrace l'histoire de sa grand-mère née au début du siècle. Une vie en Sardaigne où les dogmes en cours ne sont adaptés ni à son tempérament, ni à ses rêves et encore moins à ses aptitudes d'écriture. Elle sera considérée comme folle par sa famille, objet sexuel par son mari, mère indifférente par son fils. Seule sa petite fille l'aime et surtout semble savoir qui elle était réellement.
Avec ma peine qui rend difficile toute lecture, je voulais choisir un roman qui ne pourrait que m'étourdir. J'ai donc ouvert celui-ci qui au vue de toutes vos excellentes critiques me faisait presque croire au chef-d'oeuvre.
Et je le referme pas vraiment conquise. Je vais mettre cela sur le compte de ma difficulté à me concentrer, mais l'histoire m'a semblée, par moment, confuse. Déjà par le fait qu'aucun personnage ne soit désigné par son prénom, ensuite par la construction même de l'intrigue: mélange des époques, paragraphes mal délimités. Difficile de me laisser bercer quand rien n'est évident.
Par contre, j'ai aimé les personnages. Cette femme qui vit à travers ses fictions, qui s'handicape avec sa sensibilité et son romanesque extrêmes, qui souffre dans son corps me donnait l'envie de rencontrer un jour une telle grand-mère. Les scènes où ses voisines l'entourent, la chouchoutent m'ont semblé les plus belles de ce récit. Et puis, tous ces plats préparés en commun, ces repas partagés représentent l'Italie telle que je me l'imagine...
Je partage l'opinion de tous sur la réussite du dernier chapitre...
Pour des avis plus objectifs: Clarabel, Cuné, Gachucha, Laure et Papillon ont été exaltées, Gambadou, Lilly , Philippe et Sylire aussi, mais un tout petit peu moins.
(Liana Levi)
Crédit couverture: Editions Liana Levi et Fnac.fr