La première fois que j'ai lu un post sur Kaye Gibbons, c'était sur le blog de Cuné et j'ai tout de suite eu envie de la lire...
Ellen Foster a 9 ans quand sa maman, malade, met fin à ses souffrances. Son papa, alcoolique, incapable d'un semblant de sentiment, non seulement ne peut subvenir à ses besoins vitaux, mais la "prêterait" bien à ses copains de débauche. Déterminée, Ellen ne subira pas cette vie-là. Pour commencer il lui faut se trouver un autre foyer...
A travers la voix de son héroïne, Kaye Gibbons nous parle de tolérance pour les différences, de racisme, d'égoïsme insoutenable avec une écriture toute simple. L'intrigue est savamment dosée, mais surtout l'enfant est l'un de ces personnages attachants qui nous font tant aimer les livres.
La petite narratrice raconte son histoire sans l'ombre d'une geignerie. Son tempérament décidé, sa personnalité d'une maturité exceptionnelle excluent tout pathos de son récit. Tout triste soit-il, il ne m'est pas venu l'ombre d'une pitié pour la fillette. Admirative, j'ai pensé que nous avons tous des leçons à recevoir de sa part. Elle analyse le monde adulte, le comprend, le juge et le combat aussi avec une lucidité que je lui ai envié.
J'ai pris un plaisir rare avec ce roman, et je commence immédiatement la suite. Kaye Gibbons l'a publié l'année dernière, 9 ans après celui-ci.
Retrouvez un même enthousiasme sur le blog de Cuné, de Papillon et un plus modéré sur celui de Laure.
(Rivages)
Crédit couverture: Bibliothèque étrangères Rivages et Amazon.fr