J'avais tant aimé la plume de Valentine Goby avec "La note sensible", qu'Alice a gentiment voulu me faire découvrir son dernier roman.
En 1941, Madeleine a 16 ans. Chaque dimanche soir, elle quitte sa campagne pour travailler, la semaine, dans un hôtel Rennais occupé par les ennemis. Peu lui importe: elle s'ennuie dans son village, ses parents sont distants et son frère ainé morne.
La jeune femme de chambre va découvrir la musique puis l'amour avec un pianiste allemand. Ce sentiment fera d'elle, jusqu'à la fin de ses jours, une paria.
L'histoire en elle-même ne pouvait être qu'émouvante. Tous les amours interdits le sont. Mais, ici, Valentine Goby, va plus loin: elle nous conte, non seulement la douleur des femmes tondues à la libération, mais aussi la répercussion des sentiments bannis sur les générations suivantes. Les attachements filiaux qui s'avèrent impossibles, la difficulté de se construire quand les racines ont disparu ou sont inconnues....
J'ai, pourtant, peiné à me plonger dans la première partie. J'ai eu du mal à calquer mon rythme de lecture sur celui des phrases concises. Puis une révélation m'a accrochée et la magie a agi: j'ai enfin pu pénétrer au coeur du roman. Et surtout, y rester jusqu'à la dernière page.
C'est vraiment un très beau texte. Je suis sûre, que chacun peut piocher des émotions dans au moins une de ses 4 parties bien distinctes.
Ainsi Alice, Clarabel, Florinette, Gambadou, Philippe et moi n'avons pas été sensibilisés par les mêmes chapitres, mais aucun de nous n'est resté indifférent.
Merci Alice pour cet envoi ;-)
Edition Gallimard
Crédit couverture: Edition Gallimard et Fnac.fr