J'ai enfin pioché ce roman de Gemma Malley dans ma PAL. Amanda, Clochette, Cuné m'avaient donné envie de le lire il y a déjà 2 ans!
En 2140 le traitement pour l'immortalité existe déjà depuis des années. Le problème de la surpopulation aussi. La solution fut toute trouvée: une vie contre une autre.
Quand un couple choisi de vivre ET d'avoir un enfant, il devient criminel. Le bambin, lui, sera considéré comme un "surplus", enfermé dans un pensionnat, éduqué pour la servitude.
La petite Anna est l'une de ces indésirables...
Je me souvenais que ce roman était classé comme "livre adolescent". Après quelques chapitres, je croyais m'être trompée. Un clic sur le site de la F...m'appris que non, que cette histoire était préconisée à partir de 12 ans! J'avoue ne pas toujours comprendre les éditeurs. Ce livre est tellement difficile psychologiquement que j'ai hésité à le prêter à ma fille de 22 ans. Ou alors c'est moi qui suis d'une sensibilité trop...immature?!
Le décor? Un pensionnat d'un réalisme saisissant...particulièrement lugubre pour l'étage des nouveau-nés. Froid dans le dos garanti!
L'éducation des surplus? Une manipulation psychologique effrayante! La logique implacable d'une technique dictatoriale est tracée de façon bouleversante. D'autant plus qu'elle s'exerce ici sur des enfants.
Si je dis que cette histoire recèle un côté philosophique intéressant, vous me répondrez que pour un public de 12 ans les questions métaphysiques ne doivent pas voler bien haut! Et bien, là encore je dois être immature! Puisque j'y ai trouvé de véritables réflexions sur la précarité de la vie, sur l'individualisme, sur l'instinct de transmettre.
Sensations et cogitations sont servis dans une trame au suspense intenable (je vous préviens, les pages sur l'évasion sont inlâchables!), sertis d'une belle histoire d'amour et ne finissent pas une guimauve-end décevante.
Un immense, immense coup de coeur.
Editions Naive
Crédit couverture: Fnac.fr