Comme pour beaucoup d'entre nous, c'est Sylire m'a fait connaitre Marie Sizun. Je me suis fait une joie de découvrir son dernier roman.
Anne précède d'une semaine son amant dans un hôtel "pension de famille" sur une côte bretonne. Elle l'attend pour les quelques jours de vacances que cet homme marié lui a promis.
Le doute s'insinue en elle: viendra-t-il vraiment la rejoindre?
Il ne faut pas ouvrir les premières pages de ce roman pour rentrer dans un suspense haletant. Le "Viendra-t-il la rejoindre?" ne constitue pas le fond de trame. Non, je pense plutôt que ce livre est simplement (et ne voyez surtout pas là un terme péjoratif!) une atmosphère.
L'atmosphère rendue, non pas par un amour incertain ou perdu, mais par une terrible solitude. Solitude, teintée de chagrin et de doutes. Solitude qui déforme la réalité. Qui envenime nos rapports aux autres: "Finalement, ne seraient-ce pas Eux les responsables de notre propre misère affective?".
Alors vraiment très triste ce livre? Non, pas vraiment. Marie Sizun a réussi à démontrer toute la contrepartie de cette solitude: le pouvoir qu'elle a d'aiguiser nos sens et notre imaginaire.
Ici l'héroïne, campée dans son isolement, découvre la beauté d'une plage au petit matin. Comme un peintre. Ou dresse toute une histoire autour des inconnus qu'elle croise. Comme un auteur.
Et puis, cette solitude peut devenir moteur pour changer son soi... Peut-être... Enfin...
Un très, très joli texte iodé qui, je le sais maintenant, peut très bien plaire aux campagnardes!
Sylire pense aussi que "Plage" est un roman d'ambiance, Clara qu'il est écrit avec beaucoup de sensibilité et Cathulu avec délicatesse.
Editions Arléa
Crédit couverture: Fnac.fr