J'ai placé au dessus de tous mes livres en attente ce livre, parce qu'il est un symbole de l'amitié blogoresque et la preuve que Caro[line] est une généreuse pleine d'humour.
Parce que j'avais hâte aussi de savoir si Stéphane Bern me donnerait des tuyaux pour devenir une "princesse"!
Pistonné par son oncle, Pierre quitte Niort pour devenir chroniqueur mondain d'un journal parisien. En lecteur assidu de "Point de vue" et autres gazettes à "potins-people", il réalise là son rêve d'adolescent, mais un corbeau "qui lui veut du bien" gâche son plaisir.
Le début me semblait bien parti: l'écriture est soignée, l'humour sarcastique et de bon goût. Je relève même quelques remarques pertinentes, bien senties qui me distrayaient fort. Mais...parce que vous l'avez compris, il y a un "mais" au fils des pages un ennui certain s'installe.
Le premier chapitre se passe à un dîner de bienfaisance, Pierre le narrateur décrit la scène puis découvre un message d'un corbeau qui lui explique en détail l'envers du décor, lui met en évidence l'imposture mondaine et désarçonne le pauvre journaliste en herbe naïf.
Le second chapitre est bâti exactement sur le même modèle mais dans un autre contexte: un vernissage. Et ainsi de suite pour une soirée promotionnelle, un mariage, un été à St-Tropez, une première au théâtre ou une remise de prix littéraire. Alors forcément je me suis lassée.
Les questions "Qui est le corbeau?" et "Pierre va-t-il embrasser la belle rédactrice de mode Cassandra?" ne suffisent pas à créer un suspense captivant.
J'ai quand même lu ce livre jusqu'à la fin espérant trouver une solution pour devenir princesse.
J'ai donc appris qu'il fallait:
- Etre mariée avec un prince: un vrai descendant d'une grande famille à particule depuis des générations. Peu importe si le château du dit jeune homme prend l'eau ou si ses moeurs l'entrainent vers d'autres lits que le conjugal.
- Présenter une carte de visite au gaufrage armorié: la seule digne d'intérêt.
- Condamner quiconque sort des convenances ou d'une platitude de bon aloi et dérange ainsi les apparences.
- Tourner en dérision, dès qu'ils ont le dos tourné, ceux que l'on vient de flatter publiquement.
- Rabattre les oreilles des copines en vantant études brillantes, mariage réussi, succès professionnels de ses enfants mais escamoter les questions quand ses héritiers ont des démêlés avec la drogue, l'alcool ou la justice ou osent une mésalliance avec une femme "peu fréquentable".
- Supporter dans ses relations des séducteurs, des chirurgiens esthétiques, des "nouveaux riches", des artistes avant-gardistes plutôt que d'être livrée à sa solitude, son angoisse de vieillir, sa peur du dénuement ou l'appréhension de devenir "has been".
- Ne rien manger lors de diners raffinés ou buffets somptueux pour garder la ligne.
Bon alors finalement, je n'ai plus aucune envie de devenir une vraie princesse!!!
Si quelques curieuses veulent partager avec moi ce cadeau de Caro[line], il peut devenir voyageur.
(Flammarion)
Crédit couverture: Editions Flammarion et Fnac.fr