Début septembre, ICB m'écrivait dans un com': "Anne, dès que tu en as l'occasion, il faut (oui, oui, je dis bien il FAUT) que tu lises Bonheur fantôme d'Anne Percin qui vient de sortir au Rouergue. Ce très beau roman est fait pour toi, j'en mets ma main à couper."
Pas d'inquiètude, il va garder ses 10 doigts!
Pierre est installé depuis presque 2 ans dans la Sarthe. Pourtant il n'a pas l'air d'avoir quitté Paris pour suivre une véritable aspiration "retour au vert"....
Pourquoi en dire plus? Les raisons de la migration de Pierre vous seront dévoilées peu à peu. Doucement, avec des mots délicats, comme pour contrer la violence de certaines douleurs.
Dire de ce livre que son écriture est d'une beauté touchante en donnerait certainement une idée fausse. Sans doute parce qu'il vous viendrait à l'esprit des idées de guimauve. Or, ici, l'ironie ou le "un chat est un chat" excluent toute mièvrerie.
Et pourtant je ne peux que le dire: "Oui les phrases sont magnifiques. Oui les mots sont parfois très poignants".
Dire de cette histoire qu'elle est belle, là par contre, ne serait pas vous conduire sur une mauvaise piste. Emotionnellement elle s'embellie, de page en page, au contact du deuil insurmontable, du bonheur qui fait peur à fuir, de cette impossibilité à se croire "aimable".
Elle est surtout belle d'amour. De sensualité. Quelques scènes (je dois l'avouer...) m'ont particulièrement troublée. Alors même que la sexualité de Pierre est différente de la mienne; très fort comme performance d'auteur!
Faut dire qu'Anne Percin a tout fait pour que R.(le second personnage) soit...disons...objet de fantasmes. Mais là bien sûr, ça n'engage que moi!
ICB a fait une analyse toute en sensibilité de ce roman et a posé quelques questions à l'auteure. Billet que j'ai relu déjà 3 fois depuis que j'ai refermé "Bonheur fantôme". Comme une envie de ne pas vraiment en sortir...
Editions Du Rouergue
Crédit couverture: Fnac.fr