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Autour de ma vie gravitent des mots, des images, des émotions... Entrez dans ma constellation!

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Se résoudre aux adieux

Extraits de « Se résoudre aux adieux »
 
 
 
P 64
 
 
Le chagrin ça nimbe. Et puis ça éloigne de soi tout soupçon de méchanceté et de médiocrité. Et moi, j’ai été enchantée que, pour un instant, cet homme me croit gentille et impeccable et pure, simplement parce qu’il y avait de l’humidité dans mon regard et une sorte d’abandon exhalant de tout mon être. Mais ce n’est pas ce que je suis. Non, je ne suis pas pure.
 
 
 
P 93
 
Ne plus être écrasée par les souvenirs mais apprendre à vivre avec eux, ne plus être écrabouillée par le chagrin mais le dominer, ne plus être dans le ressassement mais simplement dans l’effleurement. Ce serait bien alors. Je serais sur la voie de la guérison.
 
 
P 121
 
Ce soir-là, tu étais amoureux, sans équivoque possible. Les femmes sentent cela, il me semble. Elles sont régulièrement percluses de doutes, barder de certitudes, mais il est des moments, des occasions où elles savent intuitivement et absolument que le doute n’est pas permis : l’homme en face d’elles ne ment pas, ne triche pas, il est à leur merci. Elles ont cette assurance, tout à coup, qui les rend encore plus belles. Oui, ce soir-là, à quelques encablures de l’île de Capri, sur une terrasse déserte surplombant un golfe qu’on aurait cru allumé d’incendies, je me suis trouvée belle et j’ai oublié mon anxiété. Tu étais amoureux.
 
 
 
P 126
 
Mais aimer, ce n’est pas s’installer une fois pour toutes au sommet de ses certitudes. C’est douter toujours, trembler toujours. Et puis, demeurer vigilant pour éviter que le poison mortel de l’habitude ne s’insinue et nous tue, ou pire nous anesthésie. Ne pas croire que plus rien ne reste à faire mais au contraire séduire, séduire encore.
Aimer, ce n’est pas gagner à tous les coups. C’est prendre des risques, faire des paris incertains, connaître la frayeur de perdre la mise pour mieux savourer le frisson de la doubler.
Aimer, ce n’est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C’est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu’il y a quelqu’un au bout qui dit d’une voix douce et calme : avance, continue d’avancer, n’aie pas peur, tu vas y arriver, je suis là.
 
 
 
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