C'est vrai que parler de ses lectures estivales fin octobre est un peu anachronique. Mais puisqu'elles n'ont rien de romans de plage, je ne m'en sens pas gênée plus que ça.
5 livres se détachent allègrement d'une douzaine lus, ce qui est plutôt un bon millésime.
Voilà déjà mes 2 immenses, immenses coups de coeur.
D'abord "La première marche" d'Isabelle Minière. C'est l'histoire d'une petite fille confrontée à l'indifférence ou à l'incapacité d'aimer de sa maman. Qui s'évade dans ses rêves pour vivre. Si au fil des pages le coeur est mis au supplice, le dernier chapitre allège l'ensemble. Quand la petite trouve une solution pour passer le cap de son enfance tristoune.
J'avais noté ce livre suite à de nombreux billets élogieux. Puis acheté et délaissé dans ma PAL, déçue que j'avais été par "Un couple ordinaire". Or l'un n'a absolument rien à voir avec l'autre. Pas d'ironie dans celui-ci : les sentiments sont tout en sensibilité et l'émotion est à fleur de mots. Pas d'humour non plus: rien que des douleurs qui serrent. Une lecture toute en triste tendresse.
Par contre quel dommage cette couverture du Livre de poche! Afficher une fillette aux cheveux raides alors que l'héroïne les a tout bouclés dénote d'un bien mauvais choix. Celle d'Actes sud, si jolie, aurait méritée d'être conservée.
J'avais déjà eu un coup de coeur pour "Et mon coeur transparent" de Véronique Ovaldé: avec "Les hommes en général me plaisent beaucoup" la magie a encore fonctionné. C'est une histoire terrible: la fille d'un soldat nazi perd sa maman et se retrouve séquestrée par son père, avec son petit frère, dans un appartement. A peine pubère, elle tombe éperdument amoureuse du voisin qui arrive à les sortir de leur "prison". .
Peu à peu les aspects de cette passion dévorante se révèlent. La docilité, la soumission, l'abnégation, la dépendance sexuelle. Puis l'envie de s'en sortir pour pouvoir, peut-être et enfin, aimer simplement.
L'espoir est palpable derrière les mots. Crée une tension, une peur pour les dernières phrases.
Je n'ai pas craqué, n'ai pas regardé la fin avant l'heure. J'ai juste lu à toute vitesse cette histoire qui envahissait mon quotidien. Une vraie lecture choc.
Pssssst, il est déjà bien tard!
Allez j'éteins l'ordi et laisse la suite pour les jours à venir.