En avril dernier, paraissait "Son mari" de Diane Middlebrook, une biographie de Sylvia Plath qui a beaucoup fait reparler de cette jeune poète disparue en 1963. Moi qui n'avait rien lu d'elle j'ai eu envie de la connaitre, mais plutôt à travers un roman puisque je ne suis pas amatrice de poésies.
En 1950, Esther, une jeune américaine de 19 ans vit dans une banlieue terne de Boston. Orpheline de père mais brillante élève et petite amie d'un étudiant en médecine elle semble heureuse. Pourtant, lors d'un séjour à New York, elle commence à percevoir sa vie autrement et une angoisse sourde l'envahie peu à peu.
Sylvia Plath s'est suicidée à 31ans quelques mois après la publication de ce livre. Donc d'emblée, je n'ai pas pu abordée ce roman sur la dépression comme une fiction, et j'en ai été plus fortement touchée. Déjà l'écriture à elle seule laisse transparaître toute la détresse de l'auteure. Esther s'amuse à New York: le style est léger. Puis elle sombre dans une terrible dépression: les thèmes s'entremêlent, les phrases deviennent confuses comme ses pensées. Quand, dans la dernière partie, elle "remonte la pente" la lecture redevient facile.
Si ce roman est donc difficile à aborder aussi bien émotionnellement que grammaticalement parlant, il est particulièrement intéressant pour qui veut essayer de comprendre ce que peut ressentir un être dépressif voir suicidaire. Si besoin en est, certains pourront peut-être trouver le début d'une explication sur le mal de vivre d'un proche.
On peut, malgré tout, tirer un certain réconfort de ce témoignage: le progrès médical a permis de remplacer les électrochocs des années 50 par des molécules chimiques. Ouf!
Ici les avis de Barbabella et Clarabel
(Gallimard)